G. K. Chesterton
« S’il n’est pas vrai qu’un être divin a déchu, alors tout ce
qu’on peut dire c’est qu’un animal a complètement perdu la tête. » (p.21)
D’où venons-nous, que sommes-nous, où allons-nous? Voici les
trois questions que Gaugin et Wright se posent. Je n’ai pas eu de grandes
réactions face au premier chapitre du livre Brève
histoire du progrès. Par contre, je dois dire que certains passages m’ont
beaucoup marquée et porte à réflexion. Je dois commencer en précisant que j’ai
trouvé très ingénieux que Marie-Pier D. affiche l’oeuvre de Gaugin sur son
blogue. Avoir l’occasion d’examiner une toile comme celle-ci nous permet de
mettre une image à nos mots, à nos propos, et nous donne l’opportunité d’être stimulés
d’une façon différente et unique, tout aussi intéressante. J’ai aussi pris connaissance du billet de Geneviève concernant
le premier chapitre du livre de Wright. Sans vouloir répéter ce qu’elle a dit, le
fait que nous avons trouvé, et ce nous-mêmes, un moyen de détruire la planète
qui nous a tout offert est quelque chose qui est, selon moi, plus qu’aberrant!
Effectivement, comme le dit Wright, nous avons un peu trop progressé.
D’ailleurs, son livre parle principalement des pièges du progrès. Les explosifs
à grande puissance que nous avons créés sont un immense piège, un piège à cons
qui, au fond, ne nous sert pas à grand-chose. Albert Einstien a dit : « La
puissance déchaînée de l’atome a tout changé, sauf nos modes de pensées et nous
glissons ainsi vers des catastrophes sans précédent. » (p.17) Que c’est
bien formulé! À dire vrai, je crois que plus le temps avance, plus j’ai l’impression
que nos modes de pensées sont impossibles à changer. Y a-t-il un blocage, de la
colle hyper performante qui fait en sorte que nous sommes destinés à demeurer
éternellement dans ce cycle infernal? Si ce n’est pas le cas, un changement se
serait déjà produit, non? Quelle est cette colle?
À la page 15 du livre, Wright affirme que le monde est
aujourd’hui devenu trop petit pour nous pardonner quelque grave erreur. J’ai trouvé
ces paroles très significatives puisque nous avons souvent fait référence à
cela durant les derniers jours. Effectivement, nous croyons que notre monde est
grand, immense, qu’il n’a aucune limite. Mais comme l’a affirmé Jane Goodall,
notre monde n’est pas grand comme ça, ni comme ça, il est petit comme ça et a,
lui aussi, un seuil de la mort. Nous devons nous en rendre compte le plus
rapidement possible parce que nous avons, nous aussi, des besoins. Si nous ne
trouvons pas une solution à nos problèmes, il s’agira de notre plus grave
erreur, car ce sera, grâce à nous, la fin de ce Nous. Nous ne pouvons plus nous
permettre le luxe de ne pas bouger. Il ne faut pas que bouger le petit doigt,
mais bien nos deux bras, nos deux jambes et le plus important, notre esprit.
À la page 18 du livre, Wright parle d'une réalité dans laquelle nous vivions. Avec
le progrès est aussi immergé le mode de pensée selon lequel plus c’est gros,
meilleur c’est. Au début, il s’agissait davantage de voitures et de grosses
cabanes, mais aujourd’hui, il s’agit aussi d’espaces, de villes entières! J’ai
repensé au commentaire qu’Hélène Tremblay a fait durant une de ses
présentations. Elle parlait de Montréal et du fait que la ville veuille toujours
bâtir de nouveaux condos, de nouvelles demeures et devenir plus grande. Hélène
s’est alors demandé pourquoi Montréal ne pourrait tout simplement pas être fier
d’être une petite ville. À la suite de ce commentaire, j’ai pensé à Hearst et
me disait que Montréal était loin d’être une petite ville! Personnellement, je
crois que les plus belles choses se trouvent au coeur des plus petites. Hearst
est une petite ville ou il est très agréable de vivre, un endroit paisible où l’on
se sent bien et en sécurité. Notre esprit est, lui aussi, petit, mais contient
des merveilles inimaginables, des idées bouillonnantes et d’innombrables connaissances!
J’aimerais terminer en citant M. Wright :
« Mais
combien de temps pourra-t-elle encore supporter une
flambée de consommation si
frénétique que la face cachée de la planète
rougeoie comme un charbon ardent
dans la nuit spatiale? » (p. 19)
Je crois que l’on se demande trop souvent combien de temps il nous
reste pour agir et trop rarement ce que nous allons faire lorsque nous serons
enfin combien de temps il nous reste...
Tu poses une excellente question en nous demandant quelle sorte de super colle peut bien nous maintenir en place et nous empêcher de bouger. On pourrait essayer de lui donner un nom : inertie, paralysie, impuissance, ignorance, insouciance,
RépondreSupprimerirresponsabilité, abdication, myopie, etc...
Ensuite, on pourrait essayer de mettre au point un diluant efficace pour en contrer les effets. On pourrait peut-être alors regarder autrement le progrès...
Luc