vendredi 4 mai 2012

Premier chapitre du livre Brève histoire du progrès de Ronald Wright


G. K. Chesterton
« S’il n’est pas vrai qu’un être divin a déchu, alors tout ce qu’on peut dire c’est qu’un animal a complètement perdu la tête. » (p.21)


D’où venons-nous, que sommes-nous, où allons-nous? Voici les trois questions que Gaugin et Wright se posent. Je n’ai pas eu de grandes réactions face au premier chapitre du livre Brève histoire du progrès. Par contre, je dois dire que certains passages m’ont beaucoup marquée et porte à réflexion. Je dois commencer en précisant que j’ai trouvé très ingénieux que Marie-Pier D. affiche l’oeuvre de Gaugin sur son blogue. Avoir l’occasion d’examiner une toile comme celle-ci nous permet de mettre une image à nos mots, à nos propos, et nous donne l’opportunité d’être stimulés d’une façon différente et unique, tout aussi intéressante. J’ai aussi pris connaissance du billet de Geneviève concernant le premier chapitre du livre de Wright. Sans vouloir répéter ce qu’elle a dit, le fait que nous avons trouvé, et ce nous-mêmes, un moyen de détruire la planète qui nous a tout offert est quelque chose qui est, selon moi, plus qu’aberrant! Effectivement, comme le dit Wright, nous avons un peu trop progressé. D’ailleurs, son livre parle principalement des pièges du progrès. Les explosifs à grande puissance que nous avons créés sont un immense piège, un piège à cons qui, au fond, ne nous sert pas à grand-chose. Albert Einstien a dit : « La puissance déchaînée de l’atome a tout changé, sauf nos modes de pensées et nous glissons ainsi vers des catastrophes sans précédent. » (p.17) Que c’est bien formulé! À dire vrai, je crois que plus le temps avance, plus j’ai l’impression que nos modes de pensées sont impossibles à changer. Y a-t-il un blocage, de la colle hyper performante qui fait en sorte que nous sommes destinés à demeurer éternellement dans ce cycle infernal? Si ce n’est pas le cas, un changement se serait déjà produit, non? Quelle est cette colle?

À la page 15 du livre, Wright affirme que le monde est aujourd’hui devenu trop petit pour nous pardonner quelque grave erreur. J’ai trouvé ces paroles très significatives puisque nous avons souvent fait référence à cela durant les derniers jours. Effectivement, nous croyons que notre monde est grand, immense, qu’il n’a aucune limite. Mais comme l’a affirmé Jane Goodall, notre monde n’est pas grand comme ça, ni comme ça, il est petit comme ça et a, lui aussi, un seuil de la mort. Nous devons nous en rendre compte le plus rapidement possible parce que nous avons, nous aussi, des besoins. Si nous ne trouvons pas une solution à nos problèmes, il s’agira de notre plus grave erreur, car ce sera, grâce à nous, la fin de ce Nous. Nous ne pouvons plus nous permettre le luxe de ne pas bouger. Il ne faut pas que bouger le petit doigt, mais bien nos deux bras, nos deux jambes et le plus important, notre esprit.

À la page 18 du livre, Wright parle d'une réalité dans laquelle nous vivions. Avec le progrès est aussi immergé le mode de pensée selon lequel plus c’est gros, meilleur c’est. Au début, il s’agissait davantage de voitures et de grosses cabanes, mais aujourd’hui, il s’agit aussi d’espaces, de villes entières! J’ai repensé au commentaire qu’Hélène Tremblay a fait durant une de ses présentations. Elle parlait de Montréal et du fait que la ville veuille toujours bâtir de nouveaux condos, de nouvelles demeures et devenir plus grande. Hélène s’est alors demandé pourquoi Montréal ne pourrait tout simplement pas être fier d’être une petite ville. À la suite de ce commentaire, j’ai pensé à Hearst et me disait que Montréal était loin d’être une petite ville! Personnellement, je crois que les plus belles choses se trouvent au coeur des plus petites. Hearst est une petite ville ou il est très agréable de vivre, un endroit paisible où l’on se sent bien et en sécurité. Notre esprit est, lui aussi, petit, mais contient des merveilles inimaginables, des idées bouillonnantes et d’innombrables connaissances!

J’aimerais terminer en citant M. Wright : 
« Mais combien de temps pourra-t-elle encore supporter une 
flambée de consommation si frénétique que la face cachée de la planète 
rougeoie comme un charbon ardent dans la nuit spatiale? » (p. 19) 

Je crois que l’on se demande trop souvent combien de temps il nous reste pour agir et trop rarement ce que nous allons faire lorsque nous serons enfin combien de temps il nous reste...

1 commentaire:

  1. Tu poses une excellente question en nous demandant quelle sorte de super colle peut bien nous maintenir en place et nous empêcher de bouger. On pourrait essayer de lui donner un nom : inertie, paralysie, impuissance, ignorance, insouciance,
    irresponsabilité, abdication, myopie, etc...

    Ensuite, on pourrait essayer de mettre au point un diluant efficace pour en contrer les effets. On pourrait peut-être alors regarder autrement le progrès...

    Luc

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